Porte ouverte
 
Ô toi la Vie
source de cet instant
immuable souffle de paix dans les bouleversements de ce monde .
 
Tu me traverses .
Tu es mon souffle,
tu marches avec moi .
Et tout mon être aspire à marcher ta beauté ,
à incarner ton amour .
 
C'est un chemin non tracé
qui se perd dans les méandres du temps,
les illusions de nos croyances .
 
Tu es et demeures juste ici .
Je sens ton souffle et ton sourire .
Lorsque las de tant d'agitation je me pose enfin,
tu es déjà là posée , 
 ta tendre présence se déploie dans tout mon être .
Et je me sens touché par toi, aimé ,
 accueilli tel que je suis .
 
Nul besoin de changer, de vouloir être meilleur 
ni plus , ni moins que ce que je suis dans cet instant .
Simplement parce que tu es là,
je peux me reposer et déposer mon armure
de faux semblants ,
et me laisser être consolé, pardonné,
être un avec ces flots d'émotions complexes et mouvantes,
cette énergie de vie débordante .
 
Ta vastitude sans limites me rassemble,
j'ai entendu ton appel .
 
La perte de sens et l'oubli s'inviteront probablement à nouveau
dans ma quête illusoire,
tout comme le besoin d'aller quelque part
ailleurs qu'ici ..
comme un jeu, une envie de ressentir une fois encore, cette nostalgie,
 de retrouver cet instant magique du dépouillement ultime,
où enfin nu, je me pose sur ton cœur,
et te laisse déployer ton amour,
dans toutes les dimensions de l'être, unifié dans ta vibration,
dans tous les aspects manifestés de ta grâce et de ta lumière .
 
 
                                                        Michel
 




Cœur de lumière
 
Dans la vaste forêt de mon être
un cœur bat au rythme de la source,
relié à elle, à la grande mère, par cela qui vibre et se déploie .
 
Elle a tant de noms, et pourtant, je le sais
aucun d'eux ne pourra jamais lui rendre sa plénitude,
tant son mycélium matriciel et nourricier s'étend par delà l'infini .
 
Nos canopées intérieures , toutes ces parts de nous,
de l'obscurité des profondeurs jusqu'à la lumière de l'être,
tissent avec elle de multiples reflets ,
et son amour-soleil scintillant vient nous toucher,
  pénétrant les sous-bois les plus denses,
elle nous réconcilie tendrement depuis le dedans, 
dévoilant la beauté de nos failles, de nos fêlures,
  nos chagrins cachés, nos solitudes incomprises .
 
Entend mon appel, mon élan vers toi, et ma joie de te sentir vibrer en moi et avec moi .
Guide moi et soutiens moi lorsque je traverse l'oubli .
Présence aimante , tu veilles sur mes silences, sur mes larmes et sur les nuits de mon âme .
Offrant ton firmament, tu enchantes mes prières intimes
et danses avec elles , comme l'eau,
sans contenant
sans contenu
sans condition,
tu  pulses ton amour à l'infini .
 
Tu es là .
Ombre et lumière ,
au cœur de nos cœurs unis en toi,
enfin accueillis,
émerveillés ,
 reconnaissants .

Michel

 


Amour
 

Dans la douce fraîcheur de ce matin d'été,
je m'abandonne à cela qui semble respirer à travers moi .
Imperceptiblement, la vibration de l'instant se déploie,
sans but ni volonté, elle va, traversant l'inconnu,
se recréant à l'infini .
Elle tisse l'inséparable,
le lien invisible entre vacuité et plénitude,
entre ténèbres et lumière .
,
Bercé par le chant de l'eau
dans le rythme du souffle,
j'écoute la source,
elle susurre des mots doux dans l'oreille de mon cœur .
En lui, la grâce offerte laisse son empreinte...
comme une folle promesse  voyageant au gré du vent,
elle lui rappelle la tendresse de ce qui nous lie ...
Toi, moi, ce qui semble autre,
l'essence aimante du Soi ,
  les atomes, les étoiles ...
 la vie , l'eau et la mère-terre ,
l'éternelle .
 
Le lune mouvante fait danser l'Océan,
 chaque instant aimé recrée le suivant,
comme une marée,
un cœur qui bat,
accordé à cet amour,
 à cette puissance débordante,
pulsant par delà les confins,
par delà mes peurs et mes chagrins enfin accueillis,
et bien au-delà encore .
 
Dans cet univers multiple,
un liant sensible fait vibrer nos cellules,
en harmonie,
 son appel silencieux vient réveiller un désir mystérieux,
une souvenance endormie ,
et l'onde se propage ...
l'entends-tu ?
Elle est là tout autour
tout au-dedans ,
tendrement offerte
tel le parfum de la rose,
la brise caressante .
Elle prie avec toi,
tellement proche, tellement proche .
Posés là, vides, confiants et abandonnés
nous nous reconnaissons ...
et les mots partent en poussière scintillante,
joyeusement dispersée par le vent .
Michel
 
 
 



Les Larmes et l'Eau
 
La lune nouvelle nous allège
appellant la source en nous
à rejoindre la vastitude Océane .
 
Combien de temps encore
te retiendrai-je en mon sein ?
Quand oserai-je mettre joyeusement à nu,
mes chagrins inconsolés et mon ventre noué ?
m'ouvrir au dénouement et libérer les flots ?
La peur que cette sécheresse n'aille jusqu'au cœur de la terre
me serre encore la gorge et me consume .
 
La vie pourtant appelle de toutes parts,
les eaux séparées à franchir la ligne du partage
et dans nos tréfonds
la lumière nous révèle les joyaux étincelants
de nos larmes enfouies ;
appellant encore et encore
à libérer nos corps meurtris
 et nos cœurs-oasis oubliées .
 
L'instant est précieux où nos sanglots
nous secouent et débordent nos barrages
brisant l'omerta ancestrale
lavant les fardeaux familiaux,
lèvent les voiles sur le large .
 
Alors bénis, renaissants et reconnaissants
nous marchons en dansant la voie du beau
la voie vraie et sensible de nos vulnérabilités communes,
accueillies,
recueillies dans nos coupes ;
 les Eaux ruissellent et rejoignent nos voix
immergeant l'être dans sa vibration essentielle .
 
Écoute l'eau vive,
elle vient te laver ,
Onction sacrée de la Souvenance,
flot d'Amour non retenu
non séparé .
Miracle de la pluie
qui abreuve la terre la plus sèche
Mystère des grottes profondes
et des gorges sculptées par des torrents incontrôlés ;
Magie du ruisseau qui chante à nouveau ,
Puissance des vagues brisant la digue ,
Tendresse de l'ondée régénérant les Forêts ,
Offrandes déposées sur le fleuve vénéré de la gratitude .
 
Les cycles vertueux de l'Eau nous parlent de la Source
dans laquelle nous cheminons continuellement
et qui va tissant la reliance entre tous les êtres, tous les mondes,
par ses messages limpides ,
de l'arbre-monde aux cieux éternels,
 du dauphin à l'humain
traçant lettres enjouées et spirales infinies,
 l'être à la vie , l'être à la mort .
 
Son chant éternel est clair et pur ,
il traverse les roches les plus dures
depuis la nuit du temps, par delà le vide de l'espace,
il navigue avec les étoiles,
jusqu'au firmament proche et lointain,
nous révélant à l’émergente présence ,
de l'aube éveillée .
 
 
Michel

(...et l'Eau !)

 


Tissage
 
Elle est assise au coin du feu ,
toute à son ouvrage .
La laine cardée roule sous ses doigts .
 
Au dehors, la pluie et le vent racontent une autre histoire
et leur chant s'ouvre dans les arbres ;
écoute ...
 
Silencieuse la grande mère attentive regarde le fil s'enrouler
sur le fuseau du temps, suspendu .
Demain, hier et tout à l'heure, se sont étirés dans la nuit étoilée,
évanouis dans le firmament ...
 
La trame infinie traverse les galaxies,
les flèches d'Artémis ouvrent le chemin
et le fil de l'histoire du bonheur et du malheur se perd à l'infini .
Celui de nos vies semble s’emmêler
nos ventres , nos gorges se nouent
nos mains se tiennent
se serrent
puis s'accrochent avant de lâcher prise
pour se perdre toujours et à jamais .
Apprentis tisserands ,
Funambules errants,
nous ouvrons nos bras dans le vide
saisissant l'air ;
 sans l'avoir voulu, notre cœur aux ailes libérées se déploie ;
nous rendant ainsi tellement vulnérables,
elle nous prépare au grand saut,
à l'ultime initiation où le fil trop tendu se brise .
L'âme a pris son vol .
 
La bien-aimée mère divine soutient notre foi vacillante,
comme la flamme .
Tant d'histoires, tant de noms de Qwan Yin à Hécate,
Kali ou ... Marie ?
Tant de visages et de contes évoquant le grand mystère,
les faces cachées de la lune, les remous du temps et des marées ,
 nous entraînent sans fin dans le vortex des eaux primordiales ,
par-delà la voie lactée .
 
Assise au coin du feu, écoutant le vent, derviche tournoyant, et la pluie,
la magicienne laisse les fils s'enrouler puis se dérouler sans volonté,
partout sur la terre comme dans les cieux;
bénissant de ses doigts aimants et agiles,
nos vies ,
touchées par sa grâce,
bercées par sa voix,
aimés depuis bien avant de naître
aimés, bien au-delà de la mort ;
enfants de l'instant

et de l'Univers .

 

Michel


Prière d'un matin ordinaire
 
Dans la simplicité de cet instant
Le souffle m'ouvre la voie,
son horizon est vaste de possibles infinis
Ma foi dans la petite voix me guide .
Une page est tournée
et la multitude immaculée se déploie devant nous .
quel sera le prochain pas ?
quel choix conscient ?
quelles intentions vais-je nourrir ?
quel fil vais-je emprunter aux tisserands de demain ?
 
Le souffle descend encore un peu plus profond .
Son esprit tranquille sait au-delà de tout ce que je ne sais pas,
Il marche la beauté en moi,
en nous
et fait vibrer les cordes du luth divin
celles d'un cœur confiant,
accordé à la musique des anges,
aux rayons du soleil levant .
 
Et je m'incline humblement,
 laissant leurs bénédictions
se répandre en moi
jusqu'à déborder sur tout ce qui est ,
sur l'enfant émerveillé,
sur cela qui offre son écoute
et s'en remet à la contemplation
de l'amour manifesté de la grande mère.
Sa souvenance me contente et sa tendresse sans limite me rempli .
Et , comme je me sens accueilli et soutenu, j'accueille en retour,
 tout cela qui se sent parfois brisé, dispersé, abandonné,
jamais assez ,
dans toutes les empreintes du temps sur ma peau, sur mon corps,
et sur mon cœur aussi .
 
De toutes ces fêlures fiévreuses que je crois pouvoir encore cacher ,
émerge la lumière nouvelle de chaque intégration,
dont les couleurs embrasent le ciel à l'infini .
.
Le jour jaillissant resplendit de milles et une harmonies ,
révélant l'enfant prodigue de tous les univers  qui sommeille en chacune et chacun ,
et j'entends son chant inaltérable
éclater avec force ,
dans la joie triomphante d'être au monde,
de pouvoir ressentir l'harmonie vibrante,
 la puissance du vivant,
l'explosion de sa créativité débridée ,
dans la renaissance de chaque instant .
 

Michel


Samuel*
 
Sous tes paupières entre-ouvertes,
demeurent les braises d'un regard d'enfant éternel,
souriant et malicieux .
Sur un souffle
tu m'entraînes déjà
dans les profondeurs de l'être,
ravivant la flamme
au cœur de la solitude hivernale .
 
Tu me parles de souvenance et de celle-celui que tu nommes "Bien-aimée".
toi qui chantes son nom avec ferveur et passion .
Bousculant les croyances et les dogmes,
ta voix m'invite
dans la nuit des temps
à plonger avec toi, avec lui
dans le "Ishq"-océan Universel,
soutenu par la foi des jardiniers de l’Éden .
 
Nous empruntons ton héritage à celles et ceux qui viendront après
et danseront après nous sur une terre fleurie,
riches de cet amour tendre et dévoué .
Tu marches à nos côtés , avec détermination et persévérance ,
dans la beauté déployée, du levant au couchant,
et dans les 4 directions .
Ta prière simple résonne dans nos mémoires,
comme un message de paix puissant ;
l'appel de la vastitude,
Le Nom de l'Un .
D'âge en âge
il se transmet par le cœur et par le souffle,
dans chaque pas accordé , connecté à l'harmonie manifestée,
ouvert sur l'unité retrouvée
que nous n'avions jamais perdue
juste oubliée ,
trop occupés que nous étions à la chercher
ailleurs que dans nos cœurs .
 
Dans le silence,  je viendrai avec joie et dévotion souffler sur les braises,
pour sentir ta flamme renaître et me réchauffer dans ton aura ;
elle est là, qui brille et tournoie sans fin dans le firmament,
dans les rondes derviches,
dans les galaxies ,
et jusqu'à l'obscurité sans fond de nos "au-delà".
 
Posant mon front sur la terre, je m'incline et respire avec toi, avec elle,
offrant ma gratitude, ma joie et mon amour,
pour cette rencontre hors du temps ;
je me sens uni, rassemblé,
prêt à semer les graines dans le terreau fertile de tes bénédictions,
prêt à marcher avec les planètes .
 
Les vibrations de ton chant d'éternité me touchent, me respirent.
et résonnent dans la voix de tous ces troubadours illuminés,
 rencontrés sur le chemin.
Parfois, je ris avec eux, de la divine confusion,
de nos identifications illusoires comme de nos peurs d'être séparés .
Et parfois nous pleurons ensemble pour les mêmes raisons, les mêmes folies .
 
Merci encore et à jamais pour la guidance,
pour ton sourire aimant,
ta présence lumineuse .
Merci pour l'humilité de "ne pas savoir" et d'être avec ce qui est .
Et merci à toutes celles et ceux qui transmettent ou ont transmis ce flambeau si précieux .
Merci S.A.M.
 
Michel
  *lien:    Samuel L.Lewis

Amie, ami du sacré,
de la terre, de l'eau, du feu et de l'air,
amoureux du vivant,
Merci d'être ici
posé dans cet instant unique et précieux,
merci pour ce temps suspendu, offert au grand mystère .
Enfant de la mère terre, du ciel et de la lumière des étoiles,
bienvenue
_
infinie vastitude
nous sommes
vacuité
je suis
 
à l'écoute,
la voix de la source vibre tendrement en moi
vibre en nous,
 traversant les légendes et les mythes
pour venir jusqu'à toi
te souffler les chants de nos racines .
 
Je m'incline et je plonge en elles .
Le silence habité va, il prend son envol,
respirant à l'unisson,
ses battements d'aile appellent la souvenance .
Sur la terre comme au ciel elle nous relève, nous réveille
et nous invite à marcher dans sa beauté,
à danser sur les rythmes des tambours des anciens,
à honorer les ancêtres
à honorer le vivant
et toutes celles et ceux qui marchent devant nous , avec nous.
 
Parfois, les voix se voilent et le fil des mots se rompt,
 dispersés par le vent, ils retournent à la terre,
ou, leurs ailes, brûlées par le soleil, se perdent dans sa lumière éblouissante .
 
Le fil de l'eau recueille leurs cendres,
tissant une prière aux couleurs nouvelles,
reconnaissant leur dévotion,
l'eau se souvient .
Son chant joyeux rejoindra l'océan, les dauphins, les coraux et les profondeurs de mère terre ,
avant de revenir en pluie sur les brins d'herbe et les arbres,
et rouler sur ta joue pour mieux te toucher,
pour mieux te rappeler ,
d'où tu viens,
où tu retournes
éternellement,
soulevé
révélé
dans la lumière, l'amour et la beauté

de cet instant sacré.

 

Michel

 


Assomption
La vie semble comme ralentie ce matin,
dans cet instant suspendu,
j'écoute et respire dans la fraîcheur régénérante .
Le chant ruisseau a cessé depuis de nombreux jours déjà .
Le souffle est léger et pourtant profond,
comme soutenu par la douceur de l'air,
et c'est bon d'être posé là, sans but ,
juste ouvert à ce qui me traverse et vibre au dedans, comme au dehors, à l'unisson .
Les interrogations et l'incompréhension de ce monde ont laissé la place à la tendresse,
et s'en est presque déroutant ... que s'est-il passé ?
Rien .
Je me suis assis
je me suis enraciné ... ici,
les chants du silence ont emplit l'espace .
Est-ce cela que d'autres nomment "Paradis" ?
Peu m'importe ,
je savoure l'instant, le repos, la lenteur ,
l'âme réjouie , le cœur tranquille .
Et je prie .
Relié aux amis, aux êtres chers, à tous les êtres,
à la source qui alimente les sources, fait pleuvoir les étoiles et grandir les arbres
et nourrit le vivant ,
par son amour infini .
Les ombres du doute ont commencé de se dissoudre
miraculeusement ,
si simplement et d'une façon tellement ordinaire,
comme une grâce mariale , naturelle et pure descendue de "nulle part"
venant nous élever ... allégés des fardeaux habituels d'hier ou de demain,
par son amour infini .
Nous sommes bénis et aimés à chaque souffle,
à chaque pas sur cette terre,
accueillis dans notre amnésie, notre anesthésie, notre coupure de nous-même
accueillis avec notre peine si lourde, notre peur obsédante, comme notre colère ,
"notre" "fourbi" accumulé de siècle en siècle ;
ils ne sont qu'appels et rappels incompris de la présence
au cœur de nos présences
joyaux inestimés-inestimables,
invitations à traverser seuls ou ensemble et dans la compassion
cela qui fait notre humanité
... à chaque souffle ,
chaque prière .
 
Michel

Offrande
La fraîcheur enveloppante de l'aube
respire avec moi
avec les arbres et les brins d'herbe .
Avec eux, je savoure la rosée de l'instant .
Bénédiction déposée sur chaque feuille,
nourriture tellement subtile,
elle viens apaiser, restaurer.
 L'abondance est là devant moi,
la multitude de fruits mûrissants offerte 
présents de notre mère Terre ;
chaque moment de cueillette est une grâce inestimable,
une invitation à remercier et à prendre soin de tout ce qui nous est offert .
Une émotion vient à ma rencontre dans la contemplation,
un doux mélange de gratitude incommensurable,
et comme une nostalgie muette,
face à la vulnérabilité de cette vie ...
la peur de perdre,
d'oublier les saveurs du paradis d'hier,
de ne plus goûter celui de maintenant .
Le soleil est encore doux sur ma peau,
Il vient caresser l'écrin-oasis de ses rayons tamisés,
perçant les mystères de l'obscur,
Il ouvre la guidance au cœur de la traversée .
 
La vie, la perte, la peur de finir sans avoir accompli,
de lâcher l'insaisissable;
la joie de ressentir, de vibrer ensemble ;
le goût de la solitude aussi,
la jubilation des fruits juteux et du corps enivré .
Les mots trop petits pour dire la merveille,
la beauté du fragile,
l'agilité de nos pensées farouches,
la difficulté à se laisser apprivoiser par la vie comme par la mort ...
et tout ce qui s'échappe, nous fuit ou nous revient au détour d'un instant anodin,
pourtant riche de mille et Un parfums .
J'écoute la multitude et elle vient se rassembler en moi,
éphémère, éternelle,
insaisissable paradoxe des dimensions cachées de nos consciences;
quelque part entre le souterrain et la voûte céleste,
entre l'illumination et le compostage ,
entre la dissolution et le big bang.
 
Demain ?
La peur reviendra-t-elle ?
 Trouverai-je le courage de lui tendre la main
de me poser avec elle, et être là,
comme on parle à une amie de longue date ?
l'amour me portera-t-il ?
Je ne sais pas .
La spirale du temps se sera peut-être évanouie ?
les vaisseaux fantômes entre hier et son lendemain auront-ils chaviré ?
 
déjà la végétation a bu la rosée car le soleil se fait chaud,
il me ramène ici,
à la brûlure de l'instant
où rien ne bouge...
ouvert aux mouvements infinis des univers,
du vivant

dans la grâce de l'être .

 

Michel

 


 
"Constance"
 
D'instant en instant la vie tisse sa trame et nous nous croisons joyeusement sur ses fils,
tour à tour enlacés, déliés puis reliés,
jamais vraiment séparés , toujours connectés,
déjà arrivés ?
... peu importe l'étendue infinie de la toile,
ou le sentiment de parfois se perdre, perdre le sens de l'essentiel .
L'ici est un miracle renouvelé à chaque pulsation .
Je m'incline,
et remercie,
offrant ma gratitude pour toutes les bénédictions de la grande tisserande .
Tranquillement, elle joue, accorde son métier tel une harpe,
et chante dans le vent, le ruisseau ou le silence .
 
Elle guide tes pas ,
accompagne ta danse ,
et déploie son amour à chaque note, chaque souffle,
chaque réminiscence de sa présence .
Ses cordes vibrent tendrement dans ton cœur-récepteur,
de naissances en traversées, de plongeons en dépouillements,
elle te murmure sa tendresse, sa souvenance,
avec constance, avec compassion,
et la légèreté du papillon .
 
Michel

Enfantement d'une goutte d'eau
 
quand est-ce arrivé ?
où se trouve le commencement de tout cela ?
La vacuité répond dans un souffle silencieux
si proche, si doux ... les oreilles du cœur l'entendent .
Je me souviens
du premier et du dernier,
souffle de vie,
le vent de la mer
le chant de la mère
l'offrande généreuse ;
les racines, les fleuves, les veines et les branches,
 leur harmonie palpitante
vibrant imperceptiblement sous la peau,
jusque dans nos os ;
 et l'eau
mélodieuse roule vers l'océan
depuis les profondeurs obscures,
les entrailles fécondes .
 
Nous nous tenons là, debout sur notre terre-planète,
 nous respirons avec elle et avec le vivant autour de nous .
La lune veille sur nous et sur tout cela qui est,  comme une "grande mère" attentive .
Sa mémoire est précieuse, de toute cette lumière reflétée .
Et nous baignons dans cet amour délicat
offert tendrement .
Depuis le commencement nous sommes accueillis tels que nous sommes,
et ce monde tourne lentement au sein des étoiles .
Nous sommes une petite part de ce grand tout infini,
contenant contenu aussi en l'être "je suis"
en la présence qui écoute et voit
au-delà des horizons
au-delà des possibles,
futurs et passés se dissolvent
dans l'instant un .
Je viens d'un ailleurs
dont j'ai oublié le nom,
ou l'ai-je jamais su ?
Cela importe peu .
La grande mère lune me murmure ses contes magiques à l'oreille,
 éveille ma souvenance .
Mère terre me berce
et ses bras sont les arbres
sa voix , celle du ruisseau,
ses caresses, le bruissement du zéphyr ,
Sa joie, la multitude enchantée des oiseaux ...
Je suis né de l'océan et j'y retourne .
Le monde connu peut partir en poussière
 ou renaître à l'infini,
vers l'inconnu .
 
Je me tiens là
debout sur ma mère la terre
infime maillon d'une spirale d'ancêtres
Nous marchons, confiants ;
le chemin n'existe pas
les mots pour le dire non plus .
De l'aube au couchant j'ai cru en l'histoire,
bercé d'illusions et de chimères
Une civilisation s'enfonce dans le sable
une autre émerge dans l'instant, en plein désert.
Les peurs implosent en plein vol
et la foi les submerge
La terre  tremble, nous secouant
de son immense rire,
et de ses larmes,
nous garderons le goût
amer et doux ;
leur sel
nous ramène à la vie,
à sa joie virevoltante,
improbable étincelle
au creux des Univers
et par delà toute limitation,
goutte après goutte
... la source se déploie , déborde ,
ensemence
 
encore , encore
et en corps ...
 
Michel

Alléluia!
Hmmmmmmm
 
Gouttons et respirons cet instant unique et précieux ... où que nous soyons, je nous souhaite d'apprendre à le savourer, tel qu'il est,
à en apprécier les aspects doux ou rugueux .. intenses, nostalgiques ou joyeux ?... même difficiles ?
Et je nous souhaite de ne pas nous y attacher,
de cultiver un esprit libre et souple
où le souffle, la présence et l'eau sont nos alliés ...
ou sinon, de prendre soin de cette part de nous qui ne veux plus lâcher,
l'accueillir et la chérir du mieux que nous le pouvons .
Je nous souhaite de prendre soin de ce qui est vivant dans cet instant ,
et si cela prend la couleur de la désespérance ... alors, juste respirons avec ;
et si apparaît la couleur de la folie douce et tendre ... alors, juste respirons avec .
Cet instant est une invitation à nous aimer un peu plus, à nous offrir le cadeau de notre présence à ce qui est,
même et surtout lorsque ça devient difficile .
Dans cet instant ni les entraves d'hier, ni les obstacles de demain n'ont besoin d'être franchis ...
La source-souvenance non séparée nous soutient, depuis le firmament jusqu'aux profondeurs de la terre,
sa voix vibre doucement et sans faillir, sa médecine ouvre les cœurs  ... sa flamme éclaire le chemin .
 
Souvenons nous
souvenons nous .
 
avec tendresse et gratitude

Michel


Le feu du dedans
 
Une fois encore,
La course du temps s'est arrêtée
Seuls le silence et le souffle
jouent à poursuivre l'infini .
 Le cœur bat doucement.
Ici, l'agitation du monde s'est évanouie .
L'amour-présence prend la place laissée vide
et se déploie délicatement, lentement,
comme une rose touchée par les premiers rayons de soleil, au milieu de l'hiver .
 
Dans l'âtre, le feu chante étrangement .
Racontant  l'histoire ancienne du renouveau ;
l'attente des hommes, leur désespérance dans le giron des longues nuits sans lune ;
et l'étoile, les guidant dans la nuée du firmament,
vers l'innocence, la pure lumière,
la présence incarnée,
la compassion vibrante,
l'intégrité guérissante,
L'Un aimant .
 
Comme les traces de notre passage sur la plage,
les messages viennent à nous puis s'effacent lorsque monte la marée .
La souvenance est tenace, inscrite au sein de l'eau,
 et la nostalgie de l'unité nous appelle sans cesser .
Le souffle régénérant vient réchauffer notre âme meurtrie par la solitude de l'oubli,
dans sa quête d'absolu et autres folies .
Le silence contenant s'ouvre à l'infini, découvrant les écueils et les lagunes,
Il nous invite à traverser l'obscur lumineux,
à être ce chemin étoilé d'une nuit qui semble éternité .
Sa promesse est le cadeau d'une vie simple et dépouillée,
dédiée à l'amour-compassion,
à la résurrection de l'instant,

au feu généreux de la foi .

 

Michel


Voyage au coeur de la terre
 
Comment se passe ta traversée ?
Navigues-tu à vue ?
ou relié aux étoiles à travers ton sextant ?
 
Quelque part au milieu de nulle part, entre le calme plat et le cyclone, la présence nous appelle.
elle n'est pas une sirène-illusion, non .
Elle est la voix qui s'élance : Terre, terre droit devant !
 Le branle-bas est lancé, le coeur du navire bat plus fort
et la joie nous chavire .
 
la Terre chante dans mon coeur et me berce tout contre elle,
sa voix est douce si je me perds ,
et toujours elle me revient .
La Terre chante à mon âme la souvenance
et son amour sans condition .
Elle est la Mère , au-delà du connu .
Son souffle est chaud et bienveillant,
elle respire avec toi,
elle est cela qui respire à travers toi
elle est la Présence qui prend soin
et t'invite constament à agir de même .
Même et surtout lorsque tu crois en ta propre croyance d'avoir été oublié,
nié, renié, banni de son paradis, de son infiniment tendre vastitude,
son souffle est chaud, comme ta peau .
L'instant est ce frisson qui te traverse et te bouscule .
Tu ne sais plus, je ne sais plus,
qui es-tu ?
qui je suis ?
où est la terre ? ma demeure, le foyer de mes rêves fous ?
cet espace vierge où j'irai m'allonger, encore une fois ?
me déployer, encore une fois, me fondre,
en cela qui est ... Un .
 
Le coeur de Mère-Terre vibre doucement sous mes pieds
mes yeux sont le firmament
et mon souffle vient caresser mon coeur adouci.
Les voiles, s'ouvrent, d'inspir en expir
 le vent me porte
et la côte n'est plus si loin,
Là,
je demeure, silencieux,
attentif à l'oiseau dans le lointain .
Là,
je meurs à l'instant renaissant,
paisible comme la vague,
effaçant
les lendemains d'hier,
les traces de l'après,
l'espoir déçu ;
rappelant
le chant d'une mère aimante,
la terre,
vibrant sous tes pieds .
 

Michel


Solstice
 
Combien de jours pourrai-je encore rester silencieux ?
aveugle et sourd au scintillements vibrants de l'aube,
Je ne sens que la froideur de la longue nuit .
l'effraie appelle au loin .
Absent, le regard perdu dans le sombre horizon,
attente éperdue des lendemains meilleurs,
cœur battant et pourtant déçu
de tant de matins semblables d'apparence.
Ce monde s'éteint et sa noirceur m’engloutit;
sans bruit, il s'écroule à pas comptés,
la torpeur me gagne et l'espoir se débat,
guettant l'illusion,  démasquant l’illusoire,
l’effraie appelle au loin ... l'entends-tu ?
ö la vie
peur de la vie, peur de la mort,
la colère impuissante, et le corps effondré,  douloureux,
si fragile .
Je t'entends au loin, si loin .
Je te vois,
vibrant en mon cœur
Guerrier de l'aube,
désarmé immobile
soupirant des profondeurs du vide
ton souffle te reprend et la vie t'inspire,
l'expir vient mourir sur tes lèvres
doux comme une prière murmurée :
puissions nous demeurer tous ensemble,
debout et droits face au mur de la nuit,
tranquilles et apaisés,
au-dessus du chaos .
Puissions-nous libérer notre cœur,
abandonné à l'amour de l'instant .
Puisse notre souffle raviver les braises d'un monde à recréer .
Puisse l'aube illuminer à nouveau notre regard,
et nos peurs s'y dissoudre comme la nuit s'évaporant .
Puissent notre corps si chaud, si vivant,
accueillir la froidure et notre âme se réjouir de sentir ce temple sacré,
vibrer, trembler,
déployant sa voix, son chant ouvrant la voie nouvelle,
et puisse cet éveil miraculeux
Tournoyer jour après jour dans les mains du potier céleste .
Il verse l'eau
bénissant sa création
et d'un souffle, un seul,
donne naissance .
Combien de jours,
combien de nuits,
assis dans les étoiles,
à contempler l'infini scintillant ?
combien de soleils ?
combien de lunes ?
Silencieux, écoutant ta prière .

Michel

Je ne sais pas
 
Au commencement, tout est déjà là,
posé dans ce coeur qui bat,
cohérent et presque silencieux,
Il pulse .
Le souffle vient danser avec lui, sur les rythmes de l'uni-vers .
Les myriades de fleurs offrent leur douceur étoilée
répondant au firmament de la nuit .
à pas feutrés je marche, ouvert à la merveille,
La symphonie bourdonnante et chantante habite tout l'espace alentour
de fleur en fleur, de branche en branche, le petit monde ailé
offre sa danse enchantée, son insouciance affairée, sa grâce nuptiale .
encore un pas, un battement d'aile ou de coeur,
intime instant
où plus rien ne cherche et personne ne marche .
Le temps s'est envolé, emporté par l'abeille ou le rouge gorge
je ne sais plus
et cela danse avec ,  ni en dedans ni en dehors,
juste ici
si vulnérable, qu'un souffle pourrait le balayer
si puissant qu'il anime tout ce qui est .
L'architecte tisserand a tracé sa spirale invisible, la matrice alchimique du grand tout .
Cela qui donne naissance, cela qui donne la vie et prend soin de sa magie .
Cela qui donne la mort, se finit et s'ouvre sur le néant .
Cela qui danse entre les deux et se laisse effleurer par la grâce
pour disparaître à jamais et toujours renaître, dans l'instant,
infime fractale,
arbre monde
enraciné dans cette terre aimante
celle de nos enfants
celle de nos ancêtres
marchant tous , ensemble, sans savoir,
sans chercher,
animés par la foi manifestée et l'amour
ils vont, traversant les cycles, renversant les croyances
traversant les deuils, bouleversant les chimères .
Éphémères battements d'ailes ou de coeur ?
la caresse du vent sur mon front ?
je ne sais trop .
qui sait ?
personne

Michel

Rêve Océan
 
L'instant semble posé là
à peine troublé par le souffle caressant
le silence s'ouvre au chant du ruisseau
à sa présence .
La brume couvre encore l'aube naissante et fraîche
... la laine me garde au chaud .
l'enfant blotti en moi sourit d'aise.
Il connait le trésor caché
en chaque goutte d'eau venue du ciel
bénir la terre .
...la terre... l'eau ... le ciel
Loin, par delà l'horizon , par delà cela qui croit finir ou prendre forme,
se déploie son éternité .
L'eau se souvient du chemin ... de tous les chemins,
ses ruisseaux et ses fleuves,
tous ses "je suis" imprégnant l'instant et la joie de la source .
 
Oui ... l'eau se souvient ... et elle débordera de tous les contenants,
pour rejoindre l'océan-bien-aimé ... cela qui est son essence-ciel.
 
Je me souviens ...  l'instant ... le goût de l'un,
la vibration de l'être .
L'onde se déploie à l'infini
et puis ... rien ...
L'écho lointain du rire de l'enfant réveur, résonne sur la toile arc-en-ciel .
L'eau  est venue épouser le soleil ...
Sur la terre, dans le ciel et au delà
Bien au-delà
Leur lune de miel ... rayonne de tout son amour .


Michel

Pure merveille

Elle est là
juste là
...
déployée dans les rayons du soleil émergeant
se contemplant à travers "mon" regard
....
se respirant à chaque souffle,
vivance vibrante de l'instant

je caresse le vent
elle traverse ce corps et ces mains
comme la lumière de ce matin naissant
traverse les feuillages

elle est le chant d'oiseau comme celui du ruisseau
le joyau et la fleur de lotus

elle m'accueille comme je suis
tendrement.
l'animal blessé peut venir se lover dans son giron
vaste et rassurant

Elle est l'offrande
 la présence aimante infiltrant le tout
 venant tourner les yeux du dedans vers le dehors
vers le ni dehors ... ni dedans
 le voile évanoui
 cela qui s'agrippe se relâche
cela qui veut faire autrement, encore tremblant dans l'oubli
s'abandonne
est l'abandon
est l'éternité

Sa douceur si puissante m'apprend à me laisser apprivoiser
à voir
à plonger
le coeur ouvert
 déployé
accueillant l'instant infini où ce rayon de soleil vient se poser
sur mon visage ébahi
goûtant la pure merveille

d'être vivant
d'être Amour manifesté .

 

Michel


Résurrection

Le chant de l'eau
s'écoule doucement sous le pont,
le vent froid glisse sur ma peau
et  le carillon se met à danser ;
 un son cristallin amplit l'espace .
J'inspire .
La caresse intèrieure de l'air frais
comme une vague
vient réveiller
 le corps immobile .
Attentif, je l'écoute vibrer
dans le souffle
qui va ... qui vient ...
Il y a comme une intention silencieuse
d'ouvrir et créer de l'espace
assez d'espace pour accueillir cela qui est.
Et peu importe si la vastitude infinie ne peut être contenue
la magie de l'instant rassemble tous les flots,
... j'ai ouï-dire que toutes les rivières
qu'elles soient vives, souterraines ou asséchées,
viennent se perdre en lui
depuis leur source jusqu'à son océan .
La présence marche sa parole et son souffle
ne laisse pas de trace
son chemin invisible
s'écoule comme l'eau .
Sur la berge l'enfant retrouvé
célèbre la vie et sa joie rayonne dans tous les mondes .
Le temps s'est encore arrêté ... tout au bord .
 Le soleil vient transpercer les nuages
faisant rouler quelque larme sur ma joue éblouie,
mon regard se perd, émerveillé, emporté,
dans la danse du vent,
les cerisiers en fleur
les bourgeons du printemps
la vie renversante
traverse mon coeur ému,
offert et recueilli .
 
Michel

 


 

Lune des loups

 

Combien d'hivers ?
Combien de printemps ?
Combien de lunes ?
combien de vagues à venir mourir sur mes rivages ?
Combien de souffles ...

me séparent encore de toi ?

je l'ignore
et chaque pas que je pose s'efface dans l'instant
emporté par la vague
l'onde de mon cœur qui bat
de la vie qui se dissout et s'expand en un même mouvement .

Combien de volcans s'éteignent dans mon sommeil
combien se réveillent sur cette terre craquelée ?
Nul ne sait .

La mort et la vie s'enlacent intimement au creux de mes cellules,
elles sont une
de cela parfois je me souviens .
Un voile plus fin qu'une plume d'ange semble les séparer .
Il n'en est rien .
l'amour divin les lie à l'infini .

Je suis là,
face à toi
et tes mots invisibles ouvrent la porte ...
ta présence lumineuse
semble dialoguer paisiblement  avec mes ombres émues et l'humanité de mes peurs .
Toi , moi ... pas même un voile entre chaque
souffle
le cœur immensément ouvert
embrasse l'éternité de l'instant
accueilli dans ton silence
le bruit de mes pas se meurt
jusque nulle part
l'instant vibrant
si vivant
Unique .

Combien de lunes et de marées m'emporteront sans cesse au seuil de cela qui est
toimoi liés à la vie à la mort
plus d'avant ni d’après .
Le souffle vient caresser le vide immanent
 la plénitude révélée .
Une plume s'envole au vent
l'étoile muette traverse les nues
combien ?
Aucune .
Michel
 

Dépouillement

Le jour embrumé se lève
et les arbres couverts de givre
se tiennent immobiles et nus
accueillant le froid silence .
Ils semblent m'inviter patiemment
à être là et me poser
avec tout ce qui s'agite en moi et se débat,
vie-mort-passé-futur intimement enlacés ...

 Leur doux chaos résonne au cœur de ce corps,
ce temple de l'obscur lumineux
où le sans nom vibre sans cesse de tout son amour .
 
 
Le soleil perce déjà et vient dissoudre le brouillard .
L'instant hors du temps résonne par delà .
L'attente éperdue et la quête infinie
s'évanouissent en un souffle
une prière sans mots
un rien apparemment vide de sens
ouvert sur le tout, l'un-connu .

Dans la chaleur de la souvenance,
ce que je suis ou croyais être a volé en éclats .
 ... le scintillement léger des cristaux de glace,
multitude unie
fondant dans la lumière,
me ramène tendrement
à l'abandon,
la paix du vide,

la joie d'être .

 

Michel


Nulle part où aller... ou la souvenance unie ... vers elle

 

Quelque part dans la neige de ma mémoire,
se perdent des empreintes
empruntées il y a longtemps
à un ancêtre inconnu .

Par delà l'oubli
les croyances
les idoles et les dogmes
par delà
les murailles,
les écritures sacrées et les doutes,
par delà ce que j'ignore
ou crois savoir ...

des portes s'ouvrent à chaque instant
des murs épais s'effondrent
au premier souffle
emprunté
à la brise du matin,
aux chants du ruisseau et de la tourterelle,
aux arbres
et à la terre
respirant de concert .

Invitations à laisser les empreintes,
lâcher mes re-pères
 m'asseoir au delà
des limites tracées
et me poser dans le champ vibrant,
la présence à ce qui est .


Nulle part où aller
nul chemin menant ailleurs qu'ici
nulle quête à mener
nulle direction vers où tendre .
doucement ... me détendre et laisser être
ce qui est déjà
de toute éternité

sans avant ni après
sans moins ni plus


rien à faire ... rien à accomplir
rien à réparer
juste laisser se défaire ce qui se noue
accueillir tel un ami, le silence du vide
se recueillir en sa plénitude ...
Laisser le son de la source
accorder mon coeur
mon corps et mon âme .

S'abandonner .

Remercier .

Inspir après expir
la neige fond
et lentement
les traces en cercle s'effacent .

Quelque part, entre le clair et l'obscur,
l'aube approche
 ... l'absence s'évanouit dans sa rosée .
La quête perd son sens
et le  parfum de l'Un
me ramène tendrement
à sa souvenance,
à sa joie
souveraine
immuable
infinie

 

Michel


Hymne à mon amie la Fauvette

 

L'invitation du ruisseau
me murmure
l'abandon et sa plénitude
le laisser être
dans le flot de la vie ...
sa respiration
au dedans,
et tout autour .

...tout autour ...
le bourgeonnement jaillissant,
les oiseaux à "coeur-joie"...

Là, tout prés, sur une branche,
une fauvette
se pose et me surprend .
... elle donne son chant d'amour ,
et vient réveiller en moi la joie des larmes
... les larmes de la joie ?
Je ne sais plus ...
tout semble avoir disparu
le temps de cette offrande .

Léger battement d'ailes,
... sensation de silence au coeur d'un sourire béat...

Tout autour
dans le soleil du matin naissant,
l'écoulement du ruisseau,
l'orchestre voletant de toutes parts
improvisent un  hymne à la joie
à faire frémir la sève des arbres,
depuis les racines jusqu'à la canopée,
et s'épanouir les fleurs de vie .

 

Michel


Sel de l'Univers

Poussière ...
Grain de sel
égaré dans l'univers
la terre poursuit sa course tournoyante ...

graine de vie
semée
dans l'océan cosmique
comme dans mon coeur,
rêvant de s'ouvrir à plus grand .
Là, dans le silence et l'écoute curieuse
j'entends le vent du souffle
allant et venant,
douce vibration reliée au tout
expansion où viennent se perdre le dedans et le dehors .

goût de sel
d'une larme égarée sur ma joue,
goutte d'humanité
roulant d'une mer à l'autre :
la même mère
universelle et infinie
Océan d'amour sans condition
dont parfois je me souviens ...
Dans le souffle et ses grandes marées
il va ...il  vient ...
De plénitude en vacuité,
Vibre doucement et tournoie .
Le coeur est vaste
et le temps venu de marcher vers l'un
pas à pas
larme après larme
ou juste
d'être ...
joie !?!

 

Michel




Retour à l'Humus
Je ne trouve pas les mots pour dire la merveille qui s'exprime de toutes parts, là, juste dans le jardin et tout autour ...
La grande chute se prépare tranquillement
les feuilles meurent une à une, offrant leur ultime splendeur à mes yeux d'enfants .
La mère terre me parle d'abandon
d'Humilité et de mise à nu
avant de descendre en silence dans les profondeurs de l'hiver .
Après les belles récoltes et les premiers feux de bois
cette simple vision vient nourrir une joie douce
teintée de mélancolie et de confiance .
Elle me prépare au plongeon vers l'obscur
le mystère de l'Humus
et des cycles de la vie parfois oubliés par l'Humain .
 En cette fin d'année celte
L'appel est fort
qui me rappelle à moi-même
à ma reliance au grand tout .
le parfum du terreau
le chant du vent et des feuilles
et le tournoiement des derviches
la vie, la mort ...
l'éternité

Michel